mercredi 9 mai 2007

L’EOLIEN INDUSTRIEL CONTRIBUE A L’ACCROISSEMENT DES EMISSIONS DE GAZ A EFFETS DE SERRE

Les centrales thermique sont utilisées pour réguler les variations de la demande et si on installe de l’éolien essentiellement intermittent et variable, on ajoute les variations de la production éolienne aux variations de la demande et c’est avec encore plus de thermique qu’il faudra le réguler (le nucléaire n’est pas suffisamment souple pour remplir cette fonction).
L’éolien industriel ne produit l’équivalent à capacité maximale que pendant 1927 heures par an en moyenne en France, soit un taux de charge de 22% (trop de vent ou pas assez de vent) et il doit être régulé par du thermique le reste du temps. Pour chaque MW éolien il faut 1 MW thermique marchant plus de 3 fois autant (ce serait 3 fois exactement avec 25%) et le CO2 économisé par l’éolien est produit plus de 3 fois par le thermique qui sert à le réguler. Or le thermique à flamme a produit 25 TWh en 2003 et pour réguler 10 à 14 GW d’éolien industriel il faudra multiplier ce parc de thermique à flamme par un facteur d’au moins 4.

En conséquence, l’éolien industriel contribue à l’accroissement du thermique, donc des émissions de GES et cela d’autant plus que l’on en installe.

On devrait donc voir avec l’augmentation de la puissance éolienne installée, une augmentation des capacités thermiques.

Cela est annoncé dans :

  1. le n°35 de la revue « Vivre EDF » de novembre 2005 : « Relance de la production thermique. EDF poursuit la modernisation de son parc de production thermique en remettant en service quatre tranches fuel (deux à Porcheville, une à Cordemais et une à Aramon) d’une puissance totale de 2600 MW. Des turbines à combustion (500 MW au total) seront construites, pour une partie peut-être en Bretagne dans le cadre de la sécurisation du grand Ouest. Enfin, quatre sites verront leur centrale à charbon modernisées : Cordemais, Le Havre, Blénod et La Maxe. »
  2. « Les Echos » du 12-12-05 : « Siemens va construire pour Poweo la première centrale à gaz française. … La première centrale à gaz de l'Hexagone va voir le jour près de Maubeuge. Elle devrait entrer en service en 2008».
  3. Dans « Le Monde » du 27 janvier 2006 : « Suez et GDF vont construire ensemble deux centrales. Suez et GEF ont annoncé, jeudi 26 janvier, un « partenariat industriel » pour la construction et l’exploitation en commun, dans la zone de Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône), de deux centrales au gaz d’une capacité de 420 MW, elles doivent entrer en service en 2008 et 2009".

Avec plus de 15% de notre production exportée, ce n’est pas à cause de l’augmentation de la demande (comme le clame l’ADEME) que cette importante capacité thermique est installée, mais bel et bien pour pouvoir réguler l’éolien industriel.

Même au Danemark (sans nucléaire ni hydraulique) qui tire 17% de son électricité de l’éolien industriel, ils n’arrivent pas à baisser les émissions de gaz à effet de serre (voit le rapport Mason sur www.ventdecolere.org ). En Allemagne, 16000 MW éoliens installés sont un désastre écologique total sans réduction des émissions de GES (long article du SPIEGEL 20- 03-04 traduit sur www.ventdecolere.org). Cela n’empêche pas l’ADEME et les promoteurs de pleurer sur le « retard » éolien de la France vis-à-vis de l’Allemagne.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

"RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, a publié le 18 juillet l’édition 2007 du bilan prévisionnel de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France jusqu’à l’horizon 2020. Le chapitre sur la production éolienne met du baume au cœur des professionnels du secteur. Sur l’intermittence, critique récurrente contre l’éolien, RTE note que « malgré l’intermittence du vent, l’installation d’éoliennes réduit les besoins en équipements thermiques nécessaires pour assurer le niveau de sécurité d’approvisionnement souhaité. On peut en ce sens parler de puissance substituée par les éoliennes. » Le taux de puissance substituée est pour l’heure de 30 % et serait de plus de 20 % avec un parc de 15 GW, l’objectif national étant de 17 GW installés en 2015. Ce qui signifie que 17 GW d’éolien remplaceraient plus de 3,4 GW de puissance thermique. De plus, RTE indique que : « l’idée d’une association systématique entre le froid et l’absence de vent est erronée ». En effet, si les vents sont moins forts en hiver dans la moitié nord de la France, ils sont compensés par des vents plus puissants dans la moitié sud. Le parc éolien français étant bien réparti sur le territoire, voilà de quoi battre en brèche la critique selon laquelle on ne peut pas compter sur l’éolien pour faire face aux pics de demande hivernaux."

C'est sans compter le bénéfice d'éviter le renforcement des lignes HT par la production répartie éolienne, bien souvent saturéen par l'augmentation constante de la consommation des ménages.

les amis de Pargues a dit…

Bonjour,

RTE, et CRE distillent beaucoup d'éléments qu'il est nécessaire d'analyser avec soin avant de s'en servir pour argumenter. Je lis personnellement dans le rapport de RTE 2007 que même avec 17.000 mwh éoliens, le gain en CO2 sera inférieur à 1% (hors construction de nouvelles centrales thermiques, qui sont bien en cours de construction...).
Et je suis en cela tout à fait en phase avec JM JONCOVICI (bras droit de N Hulot et organisateur du Grenelle de l'environnement) selon qui "avec ou sans éolienne, cela ne changerait absolument rien aux émissions de CO2 en France"
Je crois donc que ce qui est important c'est de faire des économies, de changer nos modes de fonctionnement personnels et collectifs et d'arréter de servir la soupe à des conglomérats financiers qui se frottent les mains du massacre éolien annoncé sur notre beau pays.
Enfin, n'oubliez pas qu'entre le nord et le sud de notre pays la distance est grande. Or l'énergie électrique éolienne n'est réutilisée par EDF que dans un périmètre de 200 km autour de son centre de production (à cause de la déperdition dans le transport)donc quand la mistral souffle à Marseille, les bretons ne pourront pas compter sur cette production d'électricité...
Je vous rejoins donc sur certains points. Et je rejoins notre président sur d'autres lorsqu'il dit en conclusion du Grenelle de l'environnement "Nous ferons les éoliennes prioritairement sur les friches industrielles, et loin des sites emblématiques.....et M. Sarkozy, se tournant vers Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, a donné la raison de sa décision quand je survole certains pays européens.... hein!...ça ne donne pas envie.... ".
A très bientôt.
Cordialement
Jm Moret

Anonyme a dit…

Les centrales thermiques servent à relayer la production électrique nucléaire lorsque celle-ci ne suffit pas à combler la demande.
Dans la mesure où l'on peut substituer à ce relai thermique l'énergie éolienne, on est en droit de dire que l'éolien contribue à réduire les GES.
Seulement il faut relativer ce facteur de réduction:
- le taux de charge de l'éolien est en moyenne 22%
- l'électricité éolienne n'a d'utilité qu'en période de pointe. En période nocturne la demande d'électricité fléchit, la production de l'électricité de base (nucléaire) étant constante, on n'a rien à faire avec une injection d'électricité éolienne en excès de la demande.

Si on suppose les heures de pointe à 50 % du temps, 17 GW d'énergie éolienne installée remplacera 17 x 22% x 50%= 1,87 GW de thermique. Donc pour économiser 1,87 GW de thermique il faudrait couvrir le territoire d'environ 10.000 éoliennes! Vincent

Anonyme a dit…

beaucoup appris